Séville est gourmande. Entendons-nous bien, ce n’est pas une destination pour faire régime. Si les charmes architecturaux de la belle andalouse ne sont plus un secret depuis bien longtemps, sa scène culinaire reste encore confidentielle. Pourtant, la gastronomie de Séville, c’est apprendre à manger autrement. N’aller qu’au restaurant pendant votre city break vous ferait manquer une foule d’expériences et de saveurs. Il faut oser faire comme les Sévillans après la sieste qui se termine à 17h00. Prendre un verre, le prolonger, faire la tournée des bars à tapas, reprendre un verre … Voici 3 expériences uniques pour savourer pleinement la gastronomie de Séville.
LES MARCHES
C’est un des meilleurs moyens de rencontrer les habitants et de voir ce qu’ils consomment. Alors que beaucoup de touristes se terrent dans les restaurants qui aiment faire pendre le jambon ibérique, les marchés sont de magnifiques endroits pour appréhender la gastronomie de Séville. Et pour ceux qui ont du mal avec l’heure espagnole, vous aurez plus de chances de pouvoir manger avant 13h00.
Fonçez plutôt sur le mercado de Triana de l’autre côté du Guadalquivir. J’ai fondu pour ce beau marché où tous les étals ont le droit à leurs inscriptions en céramique. En même temps, nous sommes ici dans le quartier de ces artisans. Ici, les jambons pendent fièrement et n’attendent plus que vous. Les fruits et légumes nous étonnent parfois, notamment les variétés de tomates et de pommes de terre, base indispensable des patatas bravas. En plus de cela, des zones communes vous attendent au fond du marché pour croquer dans les empanadas, les saucissons, les fromages ou autres assortiments de fruit. Un véritable coup de cœur.
Mon autre coup de cœur se situe dans le quartier de l’Alameda de Hercules, quartier le plus festif de la ville. C’est ici que vous trouverez le mercado de Feria qui est endormi au matin et qui se réveille véritablement à partir de 14h00. En plus des étals où les habitants du quartier viennent faire leurs courses, ils ont eu la très bonne idée d’installer la Lonja de Feria qui est une succession de comptoirs où vous pouvez manger pour seulement 5 euros un plat, bière comprise (80 centimes de plus si vous souhaitez du vin). Elle n’ouvre pas avant 13h00. Même s’il y a quelques plats à base de viande, c’est le poisson qui est à l’honneur. J’ai adoré ma paella à l’encre de seiche et aux calamars. Un des meilleurs moments de mon séjour. Et bien sûr, comme je suis gourmand, j’ai commandé deux plats et donc deux bières.
LA TOURNÉE DES BARS à TAPAS
Non, ce n’est pas un cliché. Partir de Séville sans « ir de tapas por la noche », c’est une hérésie. C’est un mode de vie. Et les bars qu’ils soient populaires ou gastronomiques sont toujours revêtus de superbes céramiques, véritable identité sévillane. En plus, vous vous ferez accosté par les Espagnols qui engageront spontanément la conversation avec vous. Ce sont des lieux de la convivialité par excellence. Mais attention quand on fait la tournée des bars, il y a quelques règles à suivre. Ne pas manger plus de deux tapas par bar (limitez vous même à un seul). Ne pas choisir des bars à tapas trop éloignés. Quant à l’alcool consommé, il n’y a pas vraiment de règles.
Voici donc 5 adresses que je vous propose et que vous pouvez faire dans ce sens-ci :
- La Casa Vizcaíno pour seulement prendre un verre. Bar ultra populaire où on entend que des Espagnols, c’est un bar où je vous conseille de prendre un verre. Pas véritablement de tapas mais vous adorerez recevoir votre addition écrite à la craie sur le comptoir.
- La Azotea pour poursuivre avec un bar à tapas gastronomique. Tout avait l’air alléchant, à tel point que nous avons chacun choisi 2 tapas. Ce fut difficile après ça de poursuivre car ils étaient assez copieux. Un conseil : placez-vous devant le comptoir aux poissons plutôt qu’à une table isolée. Le serveur est très sympa.
- La Brunilda, notre deuxième bar à tapas gastronomique. C’est là que je me suis le plus régalé avec mon poulet cajun revisité, le confit de canard avec ses petits pois et sa purée de carottes épicée sans oublier le mini burger et ses chips de patate douce. Là aussi, j’ai craqué.
- La Mamarracha pour revenir au centre après avoir arpenté Alameda de Hercules. Trop remplis déjà, nous avons partagé la paparracha, c’est-à-dire des frites sous du fromage fondu relevé avec de la ciboulette. Pas du tout diététique mais que c’est bon. D’autres tapas nous auraient bien tenté comme les moules thai, le risotto de maïs à la truffe ou encore les langoustines au barbecue. Car le bar est aussi réputé pour ses viandes et poissons fumés.
- Las Teresas pour quelque chose de beaucoup plus simple. Un verre de sangria et du jambon ibérique sur du pain, rien de meilleur pour terminer la soirée. Dans cet établissement, les jambons qui pendent sont alignés comme on aime à Séville.
Voici la carte pour la soirée à tapas parfaite :
L’ETOILE : L’ABANTAL
C’est avec étonnement que j’ai appris que Séville n’avait qu’un restaurant étoilé (quand une ville comme Saint Sébastien en accumule 15). Tant mieux dans un sens, il ne nous aura pas fallu longtemps pour choisir. A l’Abantal, le chef Julio Fernández Quintero aime mettre en avant la cuisine de sa région et surtout allier le froid et le chaud dans ses recettes. Ce fut en tout cas une expérience très intéressante.Il a ainsi réussi à me faire aimer le maïs mais j’ai aussi beaucoup adoré la queue de taureau revisitée, un must en Andalousie. A réserver impérativement.
Pour terminer, petite carte avec toutes les adresses de cet article et d’autres coups de cœur non cités: